Soutenance de thèse

Le Samedi, 20. septembre 2025 -
14:00 - 17:45
Salle des Actes, Université de Montpellier Paul-Valéry, Site Saint-Charles 1

Mme Lin WEN

Soutiendra samedi 20 septembre 2025 à 14 h

Salle des Actes n° 011 à l’Université de Montpellier Paul-Valéry, Site Saint-Charles 1

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Littératures françaises, comparées spécialité Littérature comparée

Titre de la thèse : Peindre l'inachevé : l'univers de Corot et la poésie classique chinoise de la dynastie Tang

Composition du jury :

  • M. Christian BELIN, Professeur, Université de Montpellier Paul-Valéry, directeur de thèse
  • Mme Agnès COUSSON, Professeure, Université Grenoble Alpes
  • Mme Florence ORWAT, Professeure agrégée habilitée, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
  • M. Jean-François VERGNAUD, Professeur, Université de Montpellier Paul-Valéry

Résumé de la thèse :

Née d’une fascination pour les résonances entre l’art occidental et la poésie chinoise, cette étude interroge la manière dont deux traditions artistiques, issues de mondes éloignés dans le temps et l’espace, parviennent à faire vibrer une même expérience esthétique : celle d’un rapport au paysage fondé non sur la saisie ou la possession, mais sur l’imprégnation, la lente disparition du sujet dans l’espace naturel. À travers une lecture croisée de la peinture de Jean-Baptiste Camille Corot et des poèmes shanshui des Tang, cette étude cherche à cerner une esthétique commune de l’effacement, de la suggestion, du souffle, où l’art devient cheminement.
De la lumière fragile qui baigne les sous-bois de Corot aux montagnes silencieuses de Wang Wei, de l’enfant espiègle aux marges d’un sentier à l’ermite qui disparaît dans la brume, c’est un même monde mouvant, inassignable, qui se déploie – monde où formes, rythmes et silences construisent une pensée poétique du paysage. Cette thèse propose ainsi une traversée sensible, philosophique et formelle des œuvres, pour révéler une manière partagée d’habiter le monde : non plus face à lui, mais en lui. Par l’étude des figures discrètes, des structures elliptiques, de la respiration interne des images, elle invite à relire Corot à la lumière du taoïsme et à entendre dans la poésie Tang un écho pictural.
Inscrite dans une perspective comparatiste, cette recherche entend nouer un dialogue fécond entre peinture et poésie, entre Orient et Occident, pour mieux penser l’art comme expérience d’effacement, d’attention profonde, et d’hospitalité au réel.

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Born from a fascination with the resonances between Western art and Chinese poetry, this study explores how two artistic traditions – distant in time and space – converge in a shared aesthetic experience: one rooted not in grasping or representing nature, but in a deep immersion, where the self dissolves into the rhythms and breath of the landscape. Through a comparative reading of Jean-Baptiste Camille Corot’s landscapes and the Tang dynasty’s shanshui poetry, this study traces an art of suggestion, ellipsis, and silence – where creation becomes a form of wandering rather than depiction.
From the trembling light of Corot’s forests to the stillness of Wang Wei’s mountains, from playful children on rural paths to reclusive sages lost in the mist, a similar vision emerges: fluid, elusive, and inhabited by the invisible. This thesis weaves together philosophical, formal, and poetic threads to reveal a common way of dwelling in the world—not in front of it, but within it. By attending to discreet figures, asymmetrical compositions, and the inner breath of images, it proposes to read Corot in resonance with Taoist thought, and to perceive in Tang poetry a pictorial vibration.
Situated within a comparative and interdisciplinary framework, this research opens a dialogue between painting and poetry, East and West, inviting us to reconsider art as an experience of erasure, attunement, and receptive presence.

Dernière mise à jour : 03/09/2025