Soutenance de thèse

Le Mardi, 16. décembre 2025 -
14:30 - 19:00
Salle des Actes, Université de Montpellier Paul-Valéry, Site Saint-Charles 1

M. Samir EL-FATOUHI

Soutiendra mardi 16 décembre 2025 à 14 h 30

Salle des Actes n° 011 à l’Université de Montpellier Paul-Valéry, Site Saint-Charles 1

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Sciences de gestion

Titre de la thèse : Les structures de l’insertion par l’activité économique à l’épreuve de l’évaluation : le cas de la communauté des agglomérations de l’Hérault méditerranée

Composition du jury :

  • Mme Sophia BELGHITI-MAHUT, Maîtresse de conférences habilitée, Université de Montpellier Paul-Valéry, directrice de thèse
  • M. Soufyane FRIMOUSSE, Maître de conférences habilité, Université de Corse
  • M. Camal GALLOUJ, Professeur, Université Sorbonne Paris Nord
  • M. Olivier PREVOT, Professeur, Université de Bordeaux
  • Mme Angélique RODHAIN, Maîtresse de conférences habilitée, Université de Montpellier
  • Mme Florence RODHAIN, Professeure, Université de Montpellier

Résumé de la thèse :

Cette thèse interroge les modalités actuelles de l’évaluation des Structures d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE), qui s’appuie depuis longtemps sur des critères chiffrés, au premier rang desquels le taux de retour à l’emploi à la fin du parcours. En s’appuyant sur une méthodologie qualitative mobilisant observations ethnographiques et entretiens semi-directifs, elle essaye de mettre en lumière la richesse de l’impact du parcours d’insertion sur les trajectoires des personnes, notamment, tout ce qui reste à la périphérie : la confiance qui se reconstruit lentement, la capacité d’agir qui renaît, les formes de solidarité discrètes qui se tissent dans les collectifs de travail.
L’analyse des données qualitatives réalisée à l’aide du logiciel Nvivo, révèle les limites d’une évaluation centrée exclusivement sur les résultats immédiats qui ignorent les effets différés sur les dynamiques de construction du pouvoir d’agir des personnes en parcours d’insertion.
Cette recherche s’appuie sur les apports croisés de différentes théories : la justice sociale de Fraser, l’économie des conventions, les parties prenantes, la compétence collective et l’empowerment. Elle défend une évaluation contextualisée, participative et plurielle, capable de mieux rendre compte de la complexité des parcours et du travail réel des acteurs de terrain.
La thèse cherche à interroger les critères et les logiques afin d’éclairer les pratiques, et, plus largement, de questionner le sens que l’on attribue à l’action des Structures de l’Insertion par l’Activité Economique.
Elle montre ainsi que l’évaluation, loin d’être un simple outil technique fondé sur la manipulation des chiffres et l’usage d’indicateurs quantitatifs, est un acte porteur d’enjeux éthiques et stratégiques. En donnant la parole aux travailleurs sociaux et aux salariés en insertion, ce travail défend l’idée d’une évaluation qui ne peut être uniforme, décontextualisée et réduite à une mesure par les chiffres au détriment des acquis invisibles.
Il propose une approche compréhensive de l’évaluation, capable de reconnaitre aussi bien les avancées modestes mais décisives, que le travail patient et discret de celles et ceux qui, chaque jour, réinventent le sens du mot « insertion ».

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This thesis examines the current methods to evaluate Work Integration Social Enterprises (WISEs), which have traditinaly relied on quantifiable criteria, primarily the rate of return to employment at the end of the program. Using a qualitative methodology that incorporates combining ethnographic observations and semi-structured interviews, it aims to shed light on the rich broader impact of the integration process on individuals' life trajectories. It focuses focusing on what often remains peripheral: the gradual rebuilt of self-confidence, the renewed sense of agency, and the subtle forms of solidarity that develop within work groups.
The analysis of qualitative data conducted using Nvivo software, reveals the limitations of an evaluation centered exclusively on immediate results, which ignores the delayed effects on the dynamics of individuals’ empowerment throughout their integration programs. This research draws on the combined contributions of Fraser's theory of social justice, the economics of conventions, stakeholder theory, and the concepts of collective competence and empowerment to and advocates for a contextualized, participatory, and pluralistic evaluation model, capable of better reflecting the complexity of individual trajectories and actual work carried out by of field actors.
The thesis aims to examine the criteria and logics of evaluation in order to shed light on practices and, more broadly to question the meaning given to the actions of Work Integration Social Enterprises.
It thus shows that evaluation, far from being a mere technical tool based on the manipulation of figures and the use of quantitative indicators, is act shaped by ethical and strategic stakes. By giving a voice to social workers and employees in integration programs, this work argues for an evaluation that cannot be uniform, decontextualized, or solely reduced to a numerical measurement at the expense of invisible achievements. It calls for a comprehensive evaluation, capable of recognizing both modest but decisive advances and the patient, often discret silent work of those who, every day, reinvent the meaning of the word "integration."

Dernière mise à jour : 08/12/2025